Leffonds 18

Leffonds (village de la Haute-Marne) "Grand Est" Son actualité, ses activités, et à découvrir son ancienne commanderie.

Mormant sur la via francigena

Mormant est membre de l'AEVF "Association Europe Via Francigena"

Mormant et la via francigena

L’ancien hôpital de Mormant a été implanté sur la Via Francigena au début du second millénaire. Il ne faut donc pas identifier cette Maison-Dieu, fondée à la fin du XIe siècle par Hugues Bardoul II de Broyes-Châteauvillain, seigneur d’Arc-en-Barrois et autres lieux, avec la voie elle-même qui est bien plus ancienne.

Cette grande voie qui traverse l’Europe du nord au sud, est très certainement une voie gauloise, requalifiée par la suite en voie romaine, allant de l’Angleterre à Rome de façon directe.  Héritière de cette voie antique, le chemin est connu dès le IXe siècle pour le moins sous le nom de Voie des Francs ou Via Francigena, est devenue célèbre à partir de cette époque par la description qu’en a faite Sigéric archevêque de Cantorbéry en 990 allant chercher son pallium auprès du pape à Rome. C’est le tout premier qui a pris soin de noter les étapes de son voyage qui nous soient parvenues.

Depuis lors, la Via Francigena, constitue un important chemin de pèlerinage d’intérêt également militaire et commercial jusqu’au XVIIe siècle, avant de péricliter petit à petit faute d’entretien. Ressuscitée au milieu des années 1980, elle a été classée « itinéraire culturel européen n°1 » en 1994, puis « grand itinéraire culturel du Conseil de l’Europe » en 2004, labellisant ainsi un chemin long de près de 2000 Km, qui peut encore se prolonger jusqu’à Jérusalem, grâce au Chemin de Pierre et Paul long de 3000 Km.

Sur cette voie, la Maison-Dieu de Mormant a été fondée tardivement à l’époque de la première Croisade (1095-1099) par une œuvre pieuse, sur ce grand chemin de pèlerinage. C’est un hôpital-église de chemin placé sous le contrôle spirituel de l’évêque de Langres, confié à une communauté de chanoines sous la règle de Saint Augustin, afin de « recevoir les pèlerins et secourir les pauvres ». Elle n’était donc pas encore construite, quand Sigéric se rendit à Rome en 990, comme son itinéraire en témoigne : selon le journal que Sigéric a fait tenir par un scribe de sa suite lors du voyage de retour, sont énumérées les 81 étapes réalisées en trois mois, y compris Rome.  Il est parti de Cantorbéry, pour passer ensuite par Douvres, Reims, Châlons-sur-Marne, Bar-sur-Aube, Bricon, Humes, Grenant, Besançon, Lausanne, avant d’entrer en Italie par le Grand Saint-Bernard Aoste, puis Ivrea, Santhià, Vercelli, Pavie point obligé de la traversée du Pô, puis Fidenza, et enfin l’on franchissait les Apennins pour arriver à Rome par Luni, Lucques, Sienne et Viterbe. Ainsi, on voit bien pour ce qui concerne notre seule région, que Sigéric a fait étape à Bar-sur-Aube, puis s’est arrêté ensuite à Bricon (étape de 30,3 Km), puis à Humes (étape de 40,8 Km), puis à Grenant (étape de 29 Km), avant de poursuivre vers l’Italie. Des étapes en terrain plat plus grandes que la moyenne générale (de l’ordre de 20 Km par jour).

Aujourd’hui, la Maison-Dieu de Mormant est idéalement située sur la Via Francigena labellisée « grand itinéraire culturel du Conseil de l’Europe » depuis 2004. Les bâtiments que l’on souhaite voir restaurer en « gîte de groupe » rendraient un réel service aux pèlerins actuels au milieu de ce vaste plateau désertique en quête d’un accueil chaleureux. Des pèlerins estimés à près de 200 personnes en 2018 (chiffre en constante évolution) qui font actuellement étape à la « maison du pèlerin » de Blessonville inaugurée en 2018 et qui sont à la recherche d’hébergements sur ce parcours de plus en plus fréquenté.

En France, Renaissance de la via Francigena en France mène une étude de faisabilité de la candidature depuis 2 ans. La base du travail est une stratégie de candidature de la Via Francigena autour d’une proposition générale pour tout l’itinéraire. De nombreux contacts sont pris avec les villes et sites où passe la voie. Nous avons également besoin de l’engagement des régions et des départements. Nous souhaitons une implication des populations dans le projet et valoriser les initiatives sous toutes les formes. Nous avons besoin du rayonnement de la Francigena sur les territoires. Le projet du Spectacle « Francigena La légende de Sigéric » de Carlo Boso et Charles Myber est la première initiative dans ce sens. Ce spectacle a été présenté à Mormant au cours de l'été 2021. Il a réuni un grand nombre de spectateurs et fait l'unanimité quant à la qualité de cette représentation.

La Maison Dieu sur la Via francigena un atout non négligeable.
 

La maison Dieu de Mormant, protégée en 1989 au titre des monuments historiques, a été fondée à l’époque de la première croisade (1095-1099) par Hugues II de Broyes, dit Bardoul, né vers 1065 et mort entre 1110 et 1121, seigneur de Broyes, de Beaufort, de Châteauvillain, d'Arc-en-Barrois et de Baye, dans le comté de Champagne. C’est un hôpital de chemin placé sous le contrôle spirituel de l’évêque de Langres, confié à une communauté de chanoines sous la règle de Saint-Augustin, afin de recevoir les pèlerins et secourir les pauvres. Le site de Mormant avec deux bâtiments d’origine, est aujourd’hui un des sites majeurs de l’histoire des hôpitaux de chemin en France.

L’importance de l’abbaye de Mormant aujourd’hui se situe aussi dans le fait qu’elle se trouve sur la Via Francigena. Cette voie était l’un des principaux itinéraires empruntés par les pèlerins chrétiens du Moyen-Âge pour se rendre à Rome et visiter les lieux saints. Elle est considérée comme une continuation de la voie romaine Via Aurelia, qui reliait Rome à la gaule. L’itinéraire, le plus connu de la Via Francigena, suit la route empruntée, en 990, par Sigéric, archevêque de Canterbury, qui s’est rendu à Rome à pied, afin de rencontrer le pape Jean XV. Elle est désormais labellisée en sentier de Grande Randonnée GR® 145. Des randonneurs de toutes nationalités traversent le territoire en empruntant cette voie, le plus souvent en solo en passant par Chateauvillain, Mormant, Langres. Aujourd’hui, Renaissance, de la via Francigena en France, travaille afin de faire reconnaître ce grand itinéraire culturel européen par l'UNESCO.

Mieux connaître la via francigena par Serge Février "Conférence à Leffonds le 11 octobre 2025"

La voie gallo-romaine Langres-Reims
 en Haute-Marne

Tracé, structure, vestiges associés générés

Que sait-on sur l’origine de la voie ?
Après la Conquête, Marcus Agrippa (-63 ; -12), général, architecte, ami et gendre d’Auguste (-63 ; +14), 

Gouverneur de la Gaule, a la mission de créer un grand réseau routier pour la mise en valeur
des pays conquis et faciliter le déplacement des armées. 
Suite à deux séjours en Gaule (-40 à -38) et (-20 à -18), il y crée des voies et améliore  celles existantes dans de gigantesques travaux. Mais Agrippa n’a pas laissé d’écrits sur ses travaux.

Marcus agrippa 1

C’est grâce au géographe et historien grec Strabon (vers -58 ; entre +21 et +25) auteur d’une Géographie en 17 livres où il a compilé la matière de ses devanciers, qu’on connait, dans son livre 4 sur la Gaule, les fondements du réseau routier mis en place par Agrippa. Agrippa a choisi la ville de Lyon comme point de départ des grands  chemins de la Gaule, lesquels sont au nombre de quatre et aboutissent, le premier, chez les Santons (Saintes), le second au Rhin, le troisième à l'Océan (Manche) et le quatrième dans la Narbonnaise et à la côte massaliotique (Marseille). On peut cependant encore, en laissant sur sa gauche Lyon, …, prendre dans les Alpes Pennines même un autre sentier, passer au bout de ce sentier soit le Rhône, soit le lac Léman, pour entrer dans les plaines des Helvètes. De là, un passage traverse la montagne (Jura) et conduit chez les Séquanes (Besançon) et les Lingons ; en traversant le territoire de ceux-ci, deux branches se séparent qui gagnent aussi bien le Rhin que l'Océan".

Strabon 1

Serge Février nous convie à une conférence sur la voie romaine traversant le hameau de Mormant... Dans cet exposé, il nous fait découvrir un tronçon haut-marnais d'une des voies les plus prestigieuses de l'Occident romain, car il s'agit de l'itinéraire le plus direct entre Rome et la Bretagne (Grande-Bretagne) qui, mille ans plus tard, sera utilisé par Sigéric et les innombrables pèlerins au Moyen-Âge pour rallier la Ville Éternelle. Antérieure même à la création du réseau routier par le général Agrippa, dont la voie de Lyon à Trèves, elle croise celle-ci à Langres (Andemantunnum), capitale de la cité des Lingons, qui a pu ainsi bénéficier des échanges commerciaux et culturels à longue distance, grâce à ces deux axes majeurs. En plus de son tracé et de sa structure, il nous fait découvrir les différents vestiges qu'elle a générés au long de son parcours.

Date de dernière mise à jour : 15/10/2025

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